20 ans depuis l’impérissable
discours de Ndadaye, où en sommes-nous ?
2o ans depuis le premier serment d’un président Hutu, la
situation nous laisse convaincre que ce sont les visages qui ont changé, mais
loin de là, le système.
Le 10 juillet 1993 Melchior Ndadaye, dans une atmosphère de grands
espoirs, édicta son impérissable discours. Ezechiel se souvient : « Sous
un manguier, autour d’une radio FM, nous écoutions et accueillons avec
satisfaction le discours de Melchior Ndadaye. Il pointait le doigt l’autre rive un « uburundi bushasha », le Burundi
Nouveau ».
Dernier meeting (terrain de COTEBU) |
Selon ce militant du changement, la prise du pouvoir par Ndadaye
était tout simplement un passeport vers le paradis terrestre. L’espoir nourri d’amour et du partage mutuel du gâteau national n’étaient point un rêve pourtant un fait. Il retient : « Beaucoup de gens sont morts
sur le combat du changement et de liberté, malheureusement ils n’ont pas vu ce
10 juillet 1993 ». Pour lui, les gouvernements qui tuent, qui volent, qui
oppressent, népotiques, et perfides tous désormais sont classés dans les alvéoles des musées.
Le Burundi que rêvait
l’intelligentsia, et les nus pieds hutu et tutsi devrait
être un havre d’un
partage équitable, une démocratie
sans faille où tout le monde, ethnies confondus devrait se sentir chez sois, ni
guerre ni pauvreté.
Un changement mort né…de plus en plus
de bouches
la corruption et le vole fait partie de la vie quotidienne |
Avant-hier la monarchie, hier les trois Républiques de salut national, et aujourd’hui la démocratie majoritaire qu’est
ce que le peuple a gagné ? Se demande Mpitabakana agent de la Mutuelle de
la fonction publique.
Deux peuples continuent à coexister. Manirampa Emilienne est
claire : « le peuple oppressé pauvre, sans droit, ni vie ni mot, contemple
impuissamment un autre peuple riche
aisé, qui fait pleuvoir la pluie et le bon temps ». Cette quinquagénaire regrette que la démocratie n’ait été malheureusement
un dérisoire slogan qui a permis l’accès au pouvoir aux anciens oppressés.
« Qu’est ce que
nous avons obtenu mon Dieu ? De la pauvreté, de la misère, …… regrette Manirampa. Selon elle,
comme les pouvoirs d’antan, le peuple a
été réduit à l’indigence pour satisfaire l’insatiable appétit des
quelques uns.
Appauvrir pour boucher
la révolte
S’il fallait dire merci au CNDD –FDD c’est qu’il a quand
même mis en évidence une formule inapplicable sous d’autres cieux. Lorsqu’un
blanc est pauvre, il devient cruel, au contraire un noir pauvre devient aveugle et docile. Le système d’appauvrir et régner paisiblement
au Burundi colle mieux plus qu’ailleurs en Afrique.
Nahimana Térence est
abasourdi par une passivité notoire devant
une pauvreté générale qui coule tout le peuple entier vers les cimetières. « Ngira nomoke kubera ubukene » (je vais mourir de la
pauvreté) ; cette phrase est à la bouche des Burundais aussi des intellectuels que les nus pieds. Pourtant
personne n’est tenté de refuser le népotisme, la corruption, le clientélisme, et
l’achat de conscience qui règnent au
Burundi, fait comprendre cet activiste de la société civil, continue Nahimana.
Selon l’Observatoire de l’Action Gouvernementale
(OAG) estime que tous les indicateurs et mesures de la pauvreté font ressortir
une situation déplorable à tous égards : la production par habitant est
une des plus faibles de la planète.
Ceci entraîne selon l’OAG,
entre autres la non couverture des besoins fondamentaux (alimentation, soins de
santé primaires, éducation de base,…) pour une grande partie de la population.
Le Burundi est classé le 178e pays avec un Indice de Développement Humain (IDH) de 0,
355 selon le rapport du PNUD 2012
Adhérer ou mourir de la pauvreté ;
choisissez…
Le CNDD-FDD est plus rigoureux que l’ancien parti unique. La
docilité aveugle, le clientélisme, la corruption et autant de d’illégaux sont devenue comme une
loi à suivre pour vivre au Burundi.
Pour avoir un dérisoire avantage au Burundi ; il faut être docile ou sympathisant du pouvoir en place, affirme un conseiller au Ministère DC. Puisque tout le monde est pauvre ou veulent s’enrichir promptement, ils deviennent docile.
Le pouvoir les utilise comme de marionnettes. Le choix alors est claire pour certains : être dociles, entretenir la passivité.
Dans les salons et
bars de Bujumbura, les critiques
et analyses de la classe moyenne montrent l’intention de se débarrasser d’un
système aveuglo-colonial mais le
« laissez-moi d’abord patienter, demain je vais décrocher un poste ou une
mission de la part du parti » étouffe toute volonté vers la révolte.
Les paysans eux, sont
convaincus qu’ils ne changeront rien. Peur de mourir, ils se taisent. Comme
l’affirme un ancien député du Frodebu « la pauvreté constitue aujourd’hui un fardeau lourd et
intolérable et pousse la masse des
individus à y échapper en se soumettant au parasite de l’Etat. Macumi un enseignant de Mugera a
conclu dans un débat sur la vie cher chez les enseignants : «
Je suis né pauvre, je le resterai pour toujours ».
… moins d’argent
Les jeunes plus dociles
sont casés dans un seul poste
en termes de dizaine. De l’autre
côté les traitres. L’âme des citoyens est devenu ombrageuse qu’ils ne
s’indignent plus. Les propagandes – ravage de crâne.
Pourtant il est temps,
s’il n’est pas tard de résister et relancer
le combat pour le partage équitable de l’assiette nationale. Les jeunes devraient
éviter de cautionner leur propre destruction.
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